CYBERSÉCURITÉ EN AFRIQUE : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES

L'Afrique, particulièrement ses régions occidentales et centrales sur lesquelles nous concentrons notre attention, fait face à une escalade alarmante des cyberattaques. Le ransomware (ou rançongiciel) et l'extorsion numérique s'imposent comme les menaces prédominantes, avec un impact financier qui ne cesse de s'amplifier. Les secteurs de la finance, des administrations publiques et des infrastructures critiques sont les plus touchés[1].

C'est ce qui ressort des derniers rapports de Kaspersky qui indiquent que ces attaques ont connu une augmentation de 42% ces dernières années[2]. Ce pourcentage était à peu près similaire à celui du reste du monde, mais les mesures et les réglementations de plus en plus strictes mises en œuvre ailleurs sont en train d'inverser cette tendance dans les pays développés. À l'échelle du continent africain, l'UIT estime que les pertes économiques liées à ces cyberattaques s'élèvent à plus de quatre milliards de dollars annuellement[3].

DES FACTEURS STRUCTURELS AGGRAVANTS

Si la tendance a commencé à s'inverser ailleurs, ce n'est pas encore le cas en Afrique de l'Ouest et du Centre en raison de certains facteurs structurels. Des budgets souvent insuffisants alloués à la cybersécurité, conjugués à un manque criant de professionnels qualifiés, exacerbent les vulnérabilités[4].

Cependant, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, le Ghana se distingue comme le meilleur élève du continent avec le niveau 1 correspondant au niveau le plus élevé selon le Global Cybersecurity Index (GCI) de l'UIT[5].

MUTATIONS ÉCONOMIQUES : RISQUES ET OPPORTUNITÉS

En plus de ces défis structurels, il faut considérer les récents événements liés à la géopolitique qui redéfinissent les stratégies de certaines entreprises occidentales, conduisant à un désengagement de leurs filiales africaines, particulièrement dans les secteurs bancaire et énergétique (raffinage et distribution d'hydrocarbures)[6]. Ces évolutions représentent à la fois des risques et des opportunités potentielles si les nouveaux acquéreurs savent les saisir.

La reconfiguration du secteur bancaire africain, notamment, constitue un moment charnière où les choix technologiques et sécuritaires d'aujourd'hui détermineront la résilience cyber du continent pour les années à venir[7]. Alors que certaines expertises et standards internationaux pourraient être perdus durant cette transition, on observe également l'émergence prometteuse d'acteurs locaux plus agiles et potentiellement mieux adaptés aux réalités du terrain[8].

NOTRE ENGAGEMENT

C'est conscient de cet environnement complexe que Z2C se met au service d'actions concertées impliquant les entités publiques, les entreprises et même les individus, pour renforcer la résilience numérique du continent.

Notre approche vise à transformer ces défis en opportunités de développement, en proposant des solutions adaptées aux contextes locaux et en contribuant à l'émergence d'une expertise africaine en cybersécurité.

Nous vous tiendrons informés de nos prochaines initiatives dans ce domaine.

Cordialement,

L'équipe Z2C

Sources:

[1] Rapport Interpol "African Cyberthreat Assessment 2023"
[2] Kaspersky Security Network, "État de la cybersécurité en Afrique - 2023"
[3] Union Internationale des Télécommunications, "Impact économique des cybermenaces en Afrique", 2023
[4] McKinsey & Company, "Cybersecurity Maturity in Africa", 2023
[5] Global Cybersecurity Index (GCI), Union Internationale des Télécommunications, 2023
[6] Financial Times, "European Banks' Exit from Africa Creates Security Vacuum", Janvier 2023
[7] PwC, "Banking Transitions in Africa: Security Implications", 2023
[8] Africa Fintech Report, Partech Partners, 2023